Avant d'entamer une carrière de réalisateur, Franck Nicotra a vécu une autre vie : champion de boxe. En 1992, il décroche la couronne européenne des supermoyens. Il a déjà raconté cette vie-là dans un documentaire émouvant, la Vie en rose, qui donnait la parole à d'autres boxeurs, ses frères de combat. Aujourd'hui, il récidive sur un terrain de rugby.
Comment s'est déroulé le tournage du film ?
Avant de faire le film, je ne connaissais pas grand-chose au rugby. J'éprouvais simplement un grand respect pour ces hommes et cela n'a pas été très difficile de me fondre dans le milieu. Parce que je suis issu du sport, bien sûr, mais surtout parce que ce sont des gens très chaleureux qui m'ont accueilli comme un des leurs. Pendant le tournage, un petit match entre amis avait été organisé et moi, un peu inconscient, j'avais voulu y participer. Comme ça, sur un coup de folie, j'ai enfilé le maillot de Guy. Il y a eu un moment de flottement. Très court. Et puis tout le monde m'a souri et André m'a appris à faire des passes.
Le fait que vous soyez très proche de votre frère, qui a vécu à vos côtés pendant votre carrière de boxeur et avec qui vous continuez à travailler, a été décisif ?
Je ne suis capable de faire des films ou d'écrire que sur ce qui me touche de près. J'ai vécu, et je vis encore, avec mon frère Pierre des rapports semblables à ceux des Boniface. C'est une union qui va au-delà de la complicité, comme un point d'appui permanent. Ce rapport charnel a été un levier essentiel po