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Libération

La réplique

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publié le 29 mai 2003 à 23h11

«Ali, vous essayez d'entrer en contact avec les vôtres depuis un moment ?», interroge le journaliste. Ali est debout, tendu. Il tient le micro dans sa main. Il explique que depuis le séisme en Algérie, il est sans nouvelles de son oncle et de ses cousins. Qu'ils habitent un village de pêcheurs entre Delles et Thenia. Ali est à Lille. Nous sommes en direct. A Paris et en duplex, Elise Lucet. A Boumerdès, un autre journaliste encore. «J'espère, Elise, qu'on va pouvoir entrer en contact avec eux, dit le journaliste lillois, parce qu'une de nos équipes en Algérie a pu les retrouver ce matin.» (1)

«Alors écoutez, malheureusement non, répond Elise Lucet. C'est peut-être tout simplement en raison de cette réplique qui fait que les habitants de Boumerdès sont un peu paniqués. Ils sont rentrés chez eux. Mais je peux confirmer à ce monsieur qu'il n'y a aucun souci. Sa famille est en vie.» Nous voyons maintenant l'envoyé spécial à Boumerdès. «Je voulais simplement rassurer monsieur, puisque moi, j'ai vu tout à l'heure les oncles, qui étaient là, qui voulaient parler avec lui, mais ils habitent un village un peu éloigné d'ici. Lorsqu'il y a eu la terrible réplique, ils ont eu peur. Ils ont des enfants. Ils sont rentrés pour les rassurer. Mais en tout cas, ils étaient en bonne santé tout à l'heure.» Tandis que le journaliste parlait, Ali rapprochait le micro de ses lèvres. Il demande : «Comment... comment ils vont ?» Le journaliste n'entend pas. Il enchaîne. «A côté de moi, le Dr Reda Mer