Luis Fernandez arpente la pelouse d'un parc des Princes entièrement vide. Eternelle ritournelle. «Mon destin est lié à celui du PSG. Ce stade, c'est ma maison.» Aujourd'hui, il n'a plus qu'à trouver une résidence secondaire puisqu'à Paris il n'aura rien gagné, pas même la Coupe de France pour son dernier match. Un monologue : c'est ce qui constitue la trame du film de Stéphane Grossard. Un principe qui permet à l'intéressé d'assurer sa défense sur nombre de sujets : ses rapports avec son joueur vedette, Ronaldinho, lequel aurait succombé aux «tentations de Paris», les interférences de son président Laurent Perpère, sa responsabilité dans l'échec sportif de son équipe... Le tout entrecoupé de quelques images de l'ex-manager en plein travail.
Luis qui marche dans les couloirs du Parc, au ralenti. Luis à l'entraînement avec ses joueurs, qui pinaille, triche comme un gosse «Je suis comme un coq», explique-t-il. Luis sur le banc, un soir de match, ses consignes que personne ne semble entendree, ses emportements, ses poses théâtrales. Et, moment savoureux, Luis au vestiaire, avec «les garçons», avant et après le match OM-PSG (0-3), première victoire parisienne au Vélodrome depuis quinze ans. A part ça, rien de nouveau. Le film dresse un portrait assez authentique d'un personnage qui l'est tout autant, avec son côté «vieille école» d'ancien international dépassé par les ego des jeunes vedettes, son rêve d'un «esprit club» et d'un PSG «à l'image du Bayern», sa conception égalitaire