New York de notre correspondant
Même Ted Turner s'inquiète. Dans un article publié par le Washington Post la semaine dernière, le fondateur de CNN juge que «les changements proposés vont accroître la domination des grandes compagnies qui contrôlent la plus grande partie de ce que les Américains lisent, regardent ou entendent». Ce plaidoyer n'a pas empêché la FCC, la Commission américaine des communications, d'adopter lundi, par trois voix contre deux, une réforme qui constitue la plus vaste déréglementation des médias aux Etats-Unis depuis un demi-siècle. Et cela en dépit d'une grande campagne de protestation qui a rassemblé des groupes aussi divers que la National Rifle Association (lobby des armes) et l'Aclu (association de défense des droits civiques).
La réforme permet désormais aux groupes de presse de posséder des chaînes de télévision regroupant jusqu'à 45 % de l'audience nationale (contre 35 % jusque-là). Elle donne aussi la possibilité aux ténors des médias de posséder à la fois un journal et une chaîne de télévision, ou une station de radio, couvrant le même marché. Une telle combinaison était interdite depuis 1975. Enfin, elle augmente le nombre de villes où un groupe peut posséder deux ou trois chaînes de télé.
Rentabilité. Avant même le vote, un moment interrompu par des manifestants, le président de la Commission, le républicain Michael Powell, avait défendu ce renforcement de la concentration des médias en invoquant le changement du paysage audiovisuel aux Etats-