Deux mots résument la recette de la carte pirate Noos : simple et juteuse. La technique fonctionne sur le modèle des yes cards, ces cartes à puce qui se jouent des systèmes de cryptage de données. Pas besoin d'être un bidouilleur de talent suréquipé, l'attirail nécessaire est en vente (légale) dans tous les bons magasins d'électronique. Outre un ordinateur avec accès à l'Internet, il se compose d'un programmateur (premier prix à 35 euros environ) et de cartes à puce vierges (vues en promo à partir de 2,85 euros). Ne reste qu'à relier le programmateur à l'ordinateur, télécharger les codes sur le réseau, et trois clics suffisent pour imprimer la gold, la fun ou la silver, surnoms donnés aux cartes en fonction du modèle et du coloris. Temps de fabrication : moins de 3 minutes.
«Le coup du siècle». Il y a un an et demi, Arnaud a flairé la bonne affaire. Il s'en frotte encore les mains : «Je me suis régalé, avoue cet adepte de trafics en tout genre. La carte s'échangeait entre 100 et 150 euros, et la concurrence était peu nombreuse. Un bénéfice pareil, c'était le coup du siècle.»
Selon la police, il n'y a pas véritablement de gros réseaux mais, avec la multiplication des «points de vente» et la structuration du marché hacker (rarement motivé par l'appât du gain), fabricant de cartes à la chaîne et revendeur (qui sont bien souvent les mêmes) , le cours de la gold s'est effondré : compter environ 50 euros, avec trois mois de service après-vente assuré, c'est-à-dire la promesse de