Menu
Libération
Critique

Fades femmes.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juin 2003 à 23h26

De quoi s'agit-il ? Du dernier téléfilm «engagé» de France 2 sur le vaste terrain des questions de société. Place des femmes, machisme, incompréhension : vieille recette et scénario poussif. On résume : à la mort de son père, Emma, psychologue et féministe de 27 ans, hérite de 50 % des parts de la «clinique du Paradis». Dans cet établissement dévolu au bonheur des femmes, travaillent les associés de feu le papa d'Emma, qui tous trois (il y a un nutritionniste, un gynéco et un chirurgien plasticien) voient d'un mauvais oeil l'intrusion de la jeune virago.

Le rythme se veut enlevé, et l'histoire très «morale». Car, face à cette péronnelle appliquée et tout sourire, qui a le toupet de s'atteler au «bien-être des patientes plutôt qu'au paraître», les trois quadras vont réagir comme des beaufs (complots, déstabilisation), avant de s'en mordre les doigts. En parlant de mordre, on croquerait volontiers les mollets de la scénariste (Chantal Renaud) pour avoir tricoté telle caricature. Car si les femmes ont toujours raison, ce qui est loin d'être le cas avec cette Emma bien naïve, les hommes présentés ici (Robin Renucci, le père dépassé qui essaie de rester zen, Artus de Penguern, le mari poltron mais associé nerveux, Jean-Michel Noirey, le Don Juan sympa) n'ont pas toujours tort. Leur seul défaut ? Etre complètement largués. Certes, il s'agit d'une comédie, donc on rit parfois, les acteurs s'en tirent plutôt bien et l'histoire aussi ­ malgré une lumière et un filmage si désespérément