La caméra est embuée, le vestiaire plein à craquer et Parker trempé. Trempé du champagne qu'il vient de se verser sur la tête sous les yeux ébahis de ses frangins. «Trempé mentalement» aussi, vidé, après 114 matchs d'une saison qui vient de le consacrer champion NBA. «Champion du monde», comme il dit, puisque le championnat américain de basket est de très loin le meilleur de la planète. Depuis ses débuts et plus encore depuis les Yeux dans les bleus, la chaîne cryptée exploite le filon des vestiaires. Si elle connaît par coeur ceux des stades français, elle force ici la porte des San Antonio Spurs, où le «Frenchie» joue meneur de jeu.
Parker crie et chante. Des images de joie dont Antoine Le Roy ne perd pas une goutte, avec sa caméra qu'il balade aux quatre coins du stade de San Antonio, Texas (1). De cette soirée du 15 juin qui le consacre comme le premier Français à remporter ce titre, Tony Parker ne retiendra certainement pas sa prestation, une de ses moins brillantes de la saison. Il se souviendra de la suite. «La fête qui commence», et ce trophée qu'il dit vouloir «piquer en scred» (discrètement), lui qui, il y a encore deux ans à Paris, se levait la nuit pour voir jouer ses idoles à la télé.
L'ambitieux Tony Parker se définit comme une «machine à gagner». Mais en dehors des parquets, la vivacité et la décontraction de ce gamin de 21 ans, TP (prononcez «Tipi»), étonnent. Souriant avant le match, hilare après. Parker se révèle attaché à ses racines : apprenant à ses coéqui