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Libération
Critique

Héros toréros.

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publié le 21 juin 2003 à 23h28

Tous les aficionados sont d'accord au moins sur un point. Il y a un monde entre vivre une corrida sur les gradins de l'arène et devant sa télévision. Ce n'est pas une raison pour bouder l'ensemble «tauromachique» diffusé sur Planète, qui évoque le destin de trois toreros du passé : l'immense Manolete, El Cordobès, l'arrogant surdoué, et Sebastian Palomo Martin, dit Linarès, dont le film raconte les débuts. Le premier documentaire, consacré à Manolete, est une merveille. L'alliage est parfaitement réussi entre images d'archives, interviews actuelles de ceux qui assistèrent aux démonstrations de l'artiste et commentaires hagiographiques dont l'emphase participe à perpétuer la légende. Rien n'est oublié. Manolete, héros de l'Espagne franquiste, qui prend l'alternative à la fin de la guerre civile, en tuant le taureau Communista. Manolete, son visage à la Buster Keaton, ses cicatrices, sa nonchalance. Manolete qui provoqua autant de passion que de calomnies. On disait qu'il buvait du sang ou qu'il s'entraînait en estoquant des prisonniers républicains... Manolete, enfin, qui mourut, en août 1947, à 30 ans dans les arènes de Linarès transpercé par Islero.

La suite, moins enthousiasmante, vaut surtout par le style très marqué des documentaires. Linarès évoque de manière académique les débuts de Sebastian Palomo Martin, torero qui connut son heure de gloire dans les années 70. A peu près à la même époque qu'El Cordobès, sujet du documentaire signé François Reichenbach qui se content