Cadeau bonus de l'édition DVD de Windtalkers, le film de Caroline Vié-Toussaint n'est pas un documentaire pédagogique de plus sur le cinéma de John Woo. Il constitue plutôt une série d'instants passés en compagnie d'un metteur en scène presque autant épris d'art culinaire que de cinéma. Le titre de ce portrait, Une balle dans l'assiette, fait référence à l'un des meilleurs films du réalisateur, Une balle dans la tête ; Caroline Vié-Toussaint choisissant d'aborder le cinéaste essentiellement sous l'angle de la gastronomie. Connaître Woo par le ventre, c'est d'abord et avant tout un exercice amusant.
Installé à Los Angeles, John Woo se prête avec délectation à un badinage convivial à propos des supermarchés asiatiques ou de l'épaisseur des journaux chinois mais surtout explique à quel point il adore cuisiner. Ça le détend des tensions de la journée. Sur le tournage de l'un de ses films, le cinéaste chinois aurait même transformé une caravane en cuisine afin de pouvoir y préparer des agapes tous les soirs pour les membres de l'équipe. Réunis autour d'une table, des proches brossent les traits d'un John Woo patriarche, attaché à des valeurs traditionnelles.
Entre deux anecdotes sur Chow-Yun Fat ou John Cage, le documentaire effleure également ses relations complexes avec Tsui Hark. Pour l'histoire, en 1986, alors que Woo enchaîne des comédies en série sans grand intérêt, Tsui Hark produit le Syndicat du crime, film qui le lancera hors de Hongkong. Trois films plus tard, les deux h