Un virus au paradis est le récit de deux terribles catastrophes. La première est sanitaire : un virus malfaisant attaque l'Europe du Nord. La seconde est d'ordre télévisuelle : un naufrage collectif, bourré de bons sentiments onctueux, de dialogues atterrants et de rebondissements dont le ridicule le dispute à l'invraisemblable. Pour faire court, il s'agit du combat sans merci que livre un virologue pugnace (Richard Bohringer qui fait ce qu'il peut dans son énième rôle d'ours bourru qui cache un coeur d'or) à une maladie rare et virulente, la grippe de Dakar, qui se propage par le truchement des fientes d'oiseaux migrateurs. Un ressort qui permet judicieusement le déplacement du tournage en Suède et en Islande, pays des coproducteurs de ce ratage total. Heureusement, tout le monde y récite ses répliques dans un français impeccable quoique relevant de la compilation de clichés.
En dépit d'un contexte sanitaire chargé, Sras oblige, et d'un effort particulier de la chaîne à avancer la date de diffusion du film, histoire de coller à l'actualité, le loupé est spectaculaire. Il faut imaginer Bohringer au comble de l'affliction, sans doute parce qu'il ne sait plus comment se sortir du piège, enfiler pour la centième fois une combinaison stérile de spationaute pour aller gratter de la merde de mouette sur un iceberg. Autre moment de bravoure, le même Bohringer aux prises avec l'idylle «scénaristiquement» indéfendable de son collègue suédois avec une ex-délinquante islandaise.
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