Soudain, M. Paul, le téléspectateur type choisi par Libération pour tester la Télévision numérique terrestre (TNT), se reprend à rêver. Recevoir 33 chaînes, dont la moitié gratuites, sans changer d'antenne mais en achetant un décodeur à 100-150 euros : il n'y croyait plus, dépité par les rudes coups portés à cette nouvelle technologie. Aussi se raccroche-t-il au moindre espoir. La déclaration de Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture et de la Communication, lui a mis du baume au coeur. «Le gouvernement est déterminé à accompagner ce projet», a assuré le ministre la semaine dernière à l'occasion de la création d'une «mission d'accompagnement de la mise en place de la Télévision numérique terrestre» menée par Michel Boyon, ancien président de Radio France. Problème : ce même Boyon a commis, en octobre dernier, un rapport assassin sur la TNT préconisant le report de son démarrage du début 2003 à la fin 2004, au mieux. Soumis à cette douche écossaise, M. Paul s'interroge : la TNT a-t-elle encore une chance ?
Oui
car Aillagon est pour
«Le paysage est mieux balisé, maintenant, on peut avancer.» Au ministère de la Culture, on croit à un retour de la TNT sur le devant de la scène, mais on veut rester prudent : «Nous sommes désormais dans l'univers du réel, mais l'Etat s'est si souvent pris les pieds dans le tapis en lançant des nouvelles technologies qu'il faut faire attention.» Pour Jean-Jacques Aillagon, la TNT est inéluctable : il n'a, affirmait-il l'été dernier, «pas d'état