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Libération

Beria

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publié le 25 juin 2003 à 23h32

«La Dépêche du Midi n'a jamais cité le nom de monsieur Baudis, et ne l'aurait jamais fait», dit Jean-Christophe Giesbert. «Non. Mais vous le pensiez tellement fort que tout le monde l'entendait», réplique Francis Szpiner, avocat du président du CSA. Le rédacteur en chef de la Dépêche marque la surprise. Il désigne Claude Llabres, membre du «Comité pour l'honneur de Dominique Baudis». «Alors ça, c'est un argument de monsieur Llabres, c'est assez extraordinaire !» Il se tourne vers la meneuse de débat. «Arlette Chabot, juste une petite mise au point.» Claude Llabres enlève ses lunettes et croise les bras (1).

«Cette expression, je la trouve savoureuse. Vous savez qui a dit ça, monsieur Llabres, vous, l'ancien stalinien, rallié à monsieur Baudis pour 25 000 francs par mois ? Vous savez ? Monsieur Beria, à Toukhatchevski, dans une réunion au Kremlin.» Llabres secoue la tête en souriant. «Et le lendemain, monsieur Toukhatchevski a été assassiné. Ce sont des méthodes de stalinien. Voilà.» «Alors ? Monsieur Llabres ? Vous avez déjà un procès en diffamation, les uns et les autres, on ne va pas en rajouter ce soir», implore Arlette Chabot. «Non, juste deux mots», répond Llabres. «J'aimerais bien que monsieur Giesbert dise publiquement que la Dépêche était au service des nazis, qu'elle a été pour cela condamnée à trois ans par le général de Gaulle...» «C'est totalement faux», coupe le journaliste. «Et qu'à l'époque...» «Faux !» «Vous me laissez parler ? Trois ans d'interdiction !» «Abs