«Khalifa devait faire une télévision qui ressemble aux Algériens, ironise un ancien salarié de la chaîne. Aujourd'hui, j'ai plutôt l'impression que c'est une télé de martiens...» Depuis le studio 107 de la Plaine-Saint-Denis, Khalifa TV ne diffuse quasiment plus que des clips à destination de l'Algérie et de l'Europe. «Désormais, en Algérie, raconte un autre ancien salarié, les gens ne zappent sur KTV que pour voir si elle émet encore.» Lundi dernier, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a accordé un nouveau sursis d'une semaine à Khalifa TV, percluse de dettes depuis que Khalifa Bank, l'épine dorsale de l'empire Khalifa, a été mise sous contrôle par l'Etat algérien pour mauvaise gestion.
Exil londonien. La chaîne, placée en redressement judiciaire après avoir déposé son bilan, ne survit plus qu'au gré des transfusions plus ou moins fantaisistes que veut bien administrer l'homme d'affaires algérien depuis son exil londonien. Rafik Khalifa s'est pourtant engagé auprès de l'administrateur judiciaire à lui verser chaque mois 560 000 euros. Une somme destinée au fonctionnement de Khalifa TV, au remboursement de ses dettes (évaluées à 9 millions d'euros) mais aussi et surtout à payer les salaires encore dus aux 180 employés licenciés (95 % de l'effectif). Problème : le chèque que Khalifa a envoyé pour le mois de mai est revenu impayé. La semaine dernière, sans attendre la fin de la période d'observation qui court jusqu'en octobre, l'administrateur judiciaire a do