Bienvenue dans un monde pire. On aimerait croire que la situation apocalyptique décrite dans la Deuxième Guerre civile ne restera qu'une vue de l'esprit. Qu'il n'y aura pas de conflit nucléaire entre l'Inde et le Pakistan. Que les Etats-Unis ne deviendront pas le seul espace à peu près vivable d'une terre bouleversée où se précipiteront les réfugiés du monde entier. Pure fiction, vraiment ? L'intérêt du brillant téléfilm de Joe Dante (sorti dans les salles françaises au printemps 1998) tient pour beaucoup à cette ambiguïté. Car la Deuxième Guerre civile comporte suffisamment d'éléments crédibles pour entretenir le doute et le trouble.
La satire de la politique et des médias américains menée par le réalisateur de Gremlins avait pu sembler exagérée en 1997 ? Elle est en dessous de la réalité six ans plus tard. «On se fout de la réalité, le plus important, c'est l'image», martèle dans la fiction les conseillers cyniques du Président mais aussi la «gentille» responsable d'une organisation humanitaire, preuve du génie sociologique de Joe Dante à décrypter la médiatisation à outrance du monde. Toutes les interventions de Bush Jr. ne sont-elles pas dictées par cet impératif médiatique ? Et que dire de cette «NewsNet» faussement imaginaire, clone hilarant du CNN des années 90 avec son obsession de l'infospectacle, mais finalement bien vertueuse au regard de la véritable Fox News, apparue depuis dans le paysage audiovisuel ? Alors, c'est vrai, on rit beaucoup devant la Deuxième Gu