Sitôt arrivé à la tête de la Cinquième, fin 2000, Jean-Pierre Cottet en bouleversait la grille. Objectif : se débarrasser de l'image un peu poussiéreuse et confuse de la chaîne. Résultat : en trois ans, l'audience de la Cinquième, devenue France 5 en 2002, est passée de 4,1 % à 6,4 % au début 2003.
Comment expliquez-vous le bond d'audience de France 5 ?
Notre grille est devenue plus lisible. Avant, elle était faite d'une multitude de programmes courts. La rendre plus lisible, ça voulait dire y mettre des poutres, des rendez-vous répétitifs et identifiables. Ça a donné les Maternelles le matin et C dans l'air le soir. Et des émissions jeunesse matin, midi et soir. Le reste, c'est une mosaïque de documentaires qui, pour une question de rythme, sont plus longs qu'avant : au lieu de singer les télévisions «djeunes», on a choisi un tempo paisible.
Vous dites «paisible», mais les téléspectateurs parlent de lenteur...
C'est le choix d'une télévision qui essaie de donner à la pensée le temps de se former. Un des reproches que Bourdieu faisait à la télévision, c'était de ne laisser la place qu'à la pensée préfabriquée...
Comment expliquer que France 5 soit passée d'un public «CSP +», masculin et plutôt âgé, à une audience plus populaire, féminine et jeune ?
Nous voulions aller vers ceux qui sont les plus démunis dans le domaine de la culture, donc les «CSP-». Et c'est compliqué parce qu'à la télé, chaque fois qu'on élève le niveau culturel, on fait fuir. Il faut donc arriver à proposer une