Si le commentaire ne rappelait pas opportunément le nombre de morts provoquées par ces «sectes tueuses», quelques scènes relèveraient du plus haut comique. Piochant dans la vidéothèque interne manifestement inépuisable de l'Ordre du temple solaire, le documentaire montre des «spectacles», mettant en scène une poignée d'adeptes affublés de toge en mousseline pastel, se trémoussant de manière anarchique sur une musique d'ascenseur, pour montrer à quel point la vie est exaltante au sein de la secte. Autre vidéo interne, autre secte, nous voilà au Japon où des malheureux appartenant à la secte Aum, assis en position du lotus, tentent d'entrer en lévitation, comme le maître le leur a ordonné. Avec une violence inouïe, ils se tapent le cul par terre avant de céder à un épuisement complet.
Destins de gourous. Ces saynètes, d'une poignante indigence, sont à mi-chemin entre un sketch des Nuls et un vieux Jeux sans frontières, et on se demande bien comment des gens ont pu être convaincus par ces professions de foi, vidant leur compte en banque et payant parfois de leur vie le prix de leur adhésion.
En la matière, Catherine Berthillier et Bernard Vaillot ont compilé ce qu'il y avait de pire. Un best of monstrueux avec les destins croisés de Jim Jones, le pasteur du Temple du peuple (923 morts dans un suicide collectif au Guyana en 1978), Shuko Asahara, gourou de la secte Aum (12 morts et 5 000 blessés après l'attentat au gaz sarin, dans le métro de Tokyo en 1995, plus quelques assassinat