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Libération

Mission rédemption au «New York Times ».

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Après le scandale du plagiaire Jayson Blair, Bill Keller devient directeur de la rédaction pour tourner la page.
publié le 18 juillet 2003 à 0h04

New York de notre correspondant

«C'est un peu comme le calme après la tempête, dit une journaliste, Bill Keller est respecté et admiré. Quand son nom a été annoncé, tout le monde a applaudi. Il est l'homme de la situation pour nous remettre sur le droit chemin.» Quelques jours après la nomination, lundi dernier, de Bill Keller au poste de directeur de la rédaction du New York Times, c'est un soupir de soulagement qui a gagné la rédaction du quotidien à Manhattan. En désignant Keller, 54 ans, un ancien rédacteur en chef et ancien correspondant à Moscou à la réputation d'impeccable professionnel, Arthur Sulzberger, le propriétaire du journal, semble avoir choisi la carte la plus sûre pour tenter de mettre fin au scandale qui agite le New York Times depuis maintenant plus de trois mois.

Crise ouverte. Bill Keller remplace donc Howell Raines, contraint de démissionner le 5 juin après les révélations selon lesquelles l'un des jeunes reporters du Times, Jayson Blair, avait plagié la plupart de ses articles sans que ses supérieurs s'en aperçoivent. L'affaire avait donné lieu à une enquête de quatre pages du journal et à des excuses publiques, entraînant une crise ouverte au sein de l'un des quotidiens les plus prestigieux au monde. Pendant cinq semaines, Howell Raines avait tenté de se dissocier de tout ce brouhaha, avant, finalement, de partir dans la disgrâce. Avec Bill Keller, le New York Times semble décidé à tourner la page. Cet homme qui a gagné un prix Pulitzer pour sa couvert