Londres intérim
Six mois après son arrivée à la tête du tabloïd britannique The Sun, la belle rousse de 34 ans Rebekah Wade, qui ne donne jamais d'interview et se méfie de la presse comme de la peste, a remis «du fun dans le Sun» comme le dit la presse anglaise. Alors que les autres tabloïds voient leurs ventes décliner lentement mais sûrement, celles du Sun, joyau du groupe Murdoch, se stabilisent à 3,5 millions d'exemplaires vendus par jour (lire ci-dessous). Dans le milieu impitoyable des tabloïds, Wade fait même l'admiration de ses collègues mâles. C'est dire. Kelvin MacKenzie, ancien rédacteur en chef du Sun dans les années 80 au temps où le tabloïd se faisait l'ardent défenseur de Margaret Thatcher, et connu pour porter le verbe toujours haut, a récemment déclaré dans The Guardian : «J'admire les changements que Rebekah a entrepris dans le journal. Non seulement elle a réussi à répondre aux attentes du lectorat masculin, elle a aussi ouvert le journal aux femmes qui commencent aujourd'hui à l'acheter plus volontiers qu'en mon temps. Je l'envie, j'aurais voulu réussir un tel coup.»
Vitriol. Pour cela, Wade n'est pas allée par quatre chemins. Dès son arrivée, elle saque les journalistes «promus à tort» par son prédécesseur et ancien chef, David Yelland, et embauche des anciens du journal disséminés dans d'autres publications nationales. La maquette évolue, l'humour reprend ses droits sur la veulerie, cependant toujours présente, le ton est trempé dans l'acier et la plume d