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Libération
Critique

Altesse à la hauteur.

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publié le 27 août 2003 à 0h43

Franchement, on commençait à désespérer ! L'été, traditionnellement prodigue en cabrioles amoureuses et princières a été cette année d'un radin ! Pas le moindre petit vermisseau de scandale à se mettre sous la dent, pas la moindre fugue romantique entre un prince et un strip-teaser peroxydé ! Les altesses auraient-elles soudainement fondu au soleil ? Les fiançailles de Clotilde Courau et de l'héritier du trône d'Italie, touchantes, oui, mais bien trop sages.

Heureusement, il y a France 2, pas avare sur l'affaire. En cet ultime mercredi du mois d'août, la chaîne publique et républicaine nous sert sur un plateau vermeil Son Altesse Sérénissime Alice de Hassenbourg (Anny Duperey), souveraine d'un royaume que seuls les goujats qualifieraient d'opérette, dans une comédie furieusement déjantée qui reprend peu ou prou l'argumentaire de la fable connue du Prince et du Pauvre. Car oui, SAS Alice a un sosie, et pas piqué des vers. Eva Bulot, comédienne qui gagne sa vie en faisant la Grande Duchesse sur scène et dans une pub rien moins que classieuse pour un désodorisant («Avec Royal Net, même le trône n'a plus d'odeur !»). Impossible de dévoiler plus avant l'intrigue. Juste dire qu'ici la caricature redevient un art, et, mâtin, que c'est bon ! Dire encore que ça bondit et rebondit impeccablement, que les comédiens (Anny Duperey en tête ­ couronnée ­, François Marthouret en Premier ministre compassé, parfait, Philippe Khorsand, impeccable impresario survolté, et le toujours irréprochabl