Coup sur coup sont sortis cette année trois ouvrages étrillant les médias. «Bien entendu... c'est off», de Daniel Carton, qui met en cause les pratiques des journalistes politiques ; les Petits Soldats du journalisme de François Ruffin qui critique la formation délivrée au sein du Centre de formation des journalistes (CFJ) ; la Face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen, ouvrage à charge contre le quotidien du soir. Pourquoi ce tir en rafale ? Entretien avec Jean-Marie Charon, sociologue des médias, qui, lors de l'université d'été de la communication à Hourtin, pilote des «Entretiens de l'information», réflexions publiques sur le traitement de sujets d'actualité (la guerre en Irak, l'utilisation des chiffres dans le dossier des retraites, etc.).
Pourquoi ce succès des livres qui attaquent les médias ?
Les trois livres que vous citez sont parus après la campagne présidentielle de 2002, durant laquelle les médias ont été fortement interpellés, et plus particulièrement après le 21 avril. Ils avaient déjà été mis en cause, notamment après le faux massacre de Timisoara en Roumanie ou encore après la guerre du Golfe et son barnum. Là, pour la première fois, on a pu lire sur des banderoles dans des manifestations publiques «Médias responsables». Il existe une crise de confiance envers les médias qui affecte les journalistes eux-mêmes. Et pousse certains à participer publiquement, dans des livres, à la mise en cause des médias. Avant, il arrivait à la profession de se criti