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Libération
Critique

J'entends plus la guitare

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CinéCinéma Auteur, 19 h 20.
publié le 2 septembre 2003 à 0h49

Comparer les disques de Dylan (ou du Velvet Underground) avec les films de Garrel n'est pas inutile. Garrel n'a jamais caché qu'il s'était inspiré, dans ce film délicieusement alangui, de son histoire d'amour avec l'ex-chanteuse (en français dans le texte) du groupe produit et lancé à grand renfort de publicité gonflable par le malicieux Andy Warhol. Nico est ici interprétée par la délicieuse Joanna Ter Steege (est-elle toujours aussi délicate et vermeerienne ?), aux côtés de la trop rare Brigitte Sy et du regretté Benoît Régent. Quant à Dylan s'il a raconté dans une belle chanson introspective que la fille triste des terres basses, c'était sa femme, Sara («J'ai passé des heures au Chelsea Hotel, à écrire Sad Eyes Lady of the Lowlands pour toi»), il y a autant de chances que cette femme ait été Nico. Dylan n'a-t-il pas séduit et abandonné toutes les jolies filles des années 60, y compris Edie Sedgwick, la petite héritière capricieuse de la Factory d'Andy Warhol (si l'on en croit le collectionneur François Jouffa, dans VSD, qui oublie de mentionner l'amour fou de Dylan pour Mimi Farina, la sublime soeur de Joan Baez, mariée à Dick Farina, le meilleur ami-ennemi de Dylan dans ces années de défonce et d'illusions) ? Qu'est-ce que Dylan vient faire dans cette affaire strictement garrelienne, diront les fans de Nico ? De cette époque d'hallucinations en chaîne et de ciné-LSD, où se mélangent les after hours voyeuristes (ou exhibitionnistes, c'est selon l'endroit d'où l'on se plac