Certains films ne devraient pas passer à la télévision : The Rocky Horror Picture Show, diffusé ce soir sur TPS, est un désastre. Le seul intérêt de ce film, pur produit déconnant des années 70, repose sur l'hystérie des fans lorsqu'il est projeté en salles. Un cas unique d'appropriation par le public d'un film voué à l'échec. Aujourd'hui encore, au Studio Galande à Paris, les spectateurs, qui ont vu Rocky des dizaines de fois, réagissent à chaque péripétie du scénario (ils s'aspergent d'eau quand il pleut dans le film) ou à chaque ligne du dialogue : «Dis au revoir à tout ça !», dit un personnage à l'écran. «Au revoir tout ça !», répond en choeur le public. Autant dire que le spectacle en famille devant sa télé n'a pas le moindre intérêt.
C'est donc plutôt comme une pièce de musée rare qu'il convient de le regarder et, surtout, de ne pas manquer le documentaire que, fort intelligemment, la chaîne diffuse juste après. Au commencement, il s'agit d'une petite comédie musicale écrite par Richard O'Brien (Riff Raff dans le film) et donnée dans un modeste théâtre de Londres. Contre toute attente, l'histoire loufoque de ce Frankenstein version travesti (Tim Curry, marqué à vie par ce rôle) qui donne libre cours à son insatiable libido en créant les objets de ses désirs, remporte un succès considérable. A tel point que Lou Adler, le finaud producteur américain, importe la chose à Los Angeles où, nouvelle surprise, la salle affiche complet chaque soir. «Même Elvis est venu voir le sp