Menu
Libération
Critique

Des patrons culottés

Article réservé aux abonnés
publié le 6 septembre 2003 à 0h52

Le réalisateur Stéphan Moszkowicz s'était illustré en filmant pendant un an des élèves du primaire (l'excellent le Temps de l'enfance). Il s'attaque cette fois aux moins émouvants mais tout aussi hyperactifs patrons. Pendant huit mois, sa caméra n'a pas lâché d'un palm pilot Stéphane Treppoz, le très jeune (36 ans) responsable d'AOL France, et l'irrésistible Jean-Louis Pariente, cofondateur de la marque Arthur (vilains caleçons et chaussettes à imprimés canards). On mesurera le fossé qui sépare ces dirigeants à leur devise : «Ce que j'aime, c'est mettre de la lumière dans l'obscurité», récite le premier. «Je ne sais pas qui porte des slips», lâche, en s'épongeant le front, le second.

Caleçon panthère de créateur ou slip en maille ? «J'ai trop de choix à faire», se lamente Jean-Louis Pariente. Car son style de management, c'est l'affectif (sa conversation de recadrage avec un fournisseur, qui se moque ouvertement de lui, est à hurler de rire). Pariente se fait engueuler par sa styliste, sermonner par ses clientes. «J'aime qu'on me bouscule», avoue-t-il. Plutôt que d'errer dans les réunions, le patron d'Arthur préfère se fourrer dans les pattes de ses vendeuses («Mais qu'est-ce qu'ils font les gens, ils ont oublié que c'était Noël ou quoi ?») ou déambuler en caleçon dans ses bureaux («Je ne le trouve pas très enveloppant derrière, ce nouveau modèle»).

Changement de style chez AOL France. «Arrivé à New York avec des baskets au pied... etc.», Stéphane Treppoz nous fait le coup du