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Libération
Critique

Le supplice de la glisse

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publié le 6 septembre 2003 à 0h52

Sliders est vraiment une série qui se fait désirer. Après une diffusion très chaotique sur M6, elle a atterri sur 13e Rue qui lui a réservé un sort guère plus enviable. Au lieu de diffuser, dès la rentrée, la cinquième et dernière saison que les amateurs attendent fébrilement depuis près de quatre ans, 13e Rue ne trouve rien de mieux que de reprendre le récit à partir de la première saison afin, paraît-il, de faire de nouveaux adeptes. Le supplice continue donc, même si la chaîne a promis, juré, craché, de diffuser cette fameuse saison 5 «prochainement».

Or, dans le cas de Sliders, cet acharnement n'a pas le moindre sens. A l'usage de ceux qui n'en ont jamais vu le moindre épisode, Sliders raconte l'odyssée mouvementée d'un groupe de jeunes gens égarés dans des mondes parallèles. Munis d'un appareil qui ressemble à la télécommande du portail automatique, ils entrent dans un «vortex» grâce auquel ils «glissent» (d'où le titre) dans un nouvel univers plein de surprises. Et, à chaque épisode, nos petits amis doivent se familiariser avec une civilisation carrément différente, peuplée de gens mal intentionnés et, cerise sur le gâteau, de clones d'eux-mêmes. Bref, essayer d'en suivre formellement la logique relève d'un exercice oulipien que seuls les scénaristes eux-mêmes seraient capables d'accomplir.

L'unique élément qui fait le charme de cette étrange série, c'est son caractère désespérément fauché. Effets spéciaux d'une pauvreté navrante, décors approximatifs, pénurie chronique