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Libération
Critique

Un mauvais tour

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publié le 11 septembre 2003 à 0h56

A la vue de la fumée s'échappant du World Trade Center le 11 septembre 2001, nombre de téléspectateurs eurent l'impression d'assister en direct à un remake dédoublé de la Tour infernale. Les programmateurs de Cinébox ne l'ont pas oublié qui, le jour anniversaire de l'effondrement des Twin Towers, diffusent ce parangon du film-catastrophe avec un sens de l'à-propos que l'on qualifiera, suivant sa sensibilité, de «très audacieux» ou de «plus que douteux». Rappelons ainsi que, dans la Tour infernale, l'incendie fatal n'est pas provoqué par des kamikazes islamistes mais par un bête court-circuit, conséquence de la pingrerie d'un entrepreneur en BTP véreux. L'impressionnant casting donne lieu à une véritable explosion de testostérone, avec le vétéran William Holden en promoteur rugueux, le pur Paul Newman en architecte idéaliste, le très carré Steve McQueen en chef des pompiers forcément sexy, et même l'ex-footballeur repris de justice OJ Simpson dans un second rôle.

Les amateurs de romance doivent se contenter de la brève rencontre entre papy Fred Astaire et mamie Jennifer Jones, laquelle ressemble étrangement à Elizabeth Taylor après l'ingestion cul sec de trois bouteilles de bourbon. Rappelons également que si le dernier tiers du film ne ménage pas ses effets dramatiques et pyrotechniques, les deux heures précédentes comptent parmi les plus ennuyeuses du genre. Et rappelons enfin, en guise de coïncidence troublante, que le réalisateur de la Tour infernale, John Guillermin tourn