Philippe Bouvard jette l'éponge. Dans un court billet à la une de France Soir, hier, il invoque «des raisons de convenance personnelle» pour justifier sa décision de «s'éloigner» du quotidien où il écrivait depuis une trentaine d'années. En fait, il tire simplement les conclusions de l'échec de la nouvelle formule qu'il avait lancée en février.
Avec ses dix pages quotidiennes sur la télé, cette formule à la sauce Bouvard devait propulser les ventes du journal au-dessus des 100 000 exemplaires. Mais après un frémissement en mars-avril, la diffusion est retombée à son niveau initial, autour de 70 000 exemplaires.
Les départs de Bouvard et de Jean-Luc Leray, directeur de la rédaction depuis un an et demi, laissent le champ libre à André Bercoff. Nommé directeur de la rédaction mercredi à la place de Leray, ce touche-à-tout du journalisme a travaillé à l'Express aussi bien qu'à Actuel et à Lui. Il a présenté des émissions à la télé (Français, si vous parliez sur France 3 de 1991 à 1994). C'est également un écrivain prolifique et un essayiste pamphlétaire sous le pseudonyme de Caton.
Comment va-t-il s'y prendre pour redresser France Soir ? «J'ai des idées mais il est trop tôt pour vous en parler, répond-il. Rendez-vous dans un mois.» Même discrétion de la part du directeur de la publication, Giovanni Serafini, qui indique simplement que France Soir va devenir «un journal plus moderne et plus proche des gens».
Moderne, proche des gens, et... gratuit ? «Non, je ne sais pas d'où vient c