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Libération

Le Sénat américain se refuse aux magnats de l'audiovisuel

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Les élus s'opposent à l'assouplissement des lois anticoncentration, projet défendu par la Maison Blanche.
publié le 17 septembre 2003 à 1h01

Washington

de notre correspondant

L'heure du dénouement approche dans la grande empoignade de l'été sur l'avenir des médias américains. L'enjeu du débat, qui transcende les lignes partisanes, porte sur les limitations qu'il convient d'imposer au pouvoir de magnats de la presse et de l'audiovisuel comme Rupert Murdoch.

Pressé par les industriels du secteur, l'administration Bush entend assouplir ces limitations. Mais, hier, le Sénat, pourtant dominé par les républicains, a voté par 55 voix contre 40 une résolution pour s'y opposer. Le bras de fer n'est pas terminé pour autant : au cours des débats, la Maison Blanche a menacé de mettre son veto sur une telle résolution. George W. Bush, qui n'a pas utilisé cette arme depuis le début de son mandat, est désormais au pied du mur.

Lobbying. La bataille dure maintenant depuis plus de trois mois. Le 2 juin, par trois voix contre deux, la Federal Communications Commission (FCC), organe de régulation des médias dirigé par Michael Powell, fils du secrétaire d'Etat Colin Powell, décide d'assouplir les règles de concentration des chaînes de télévision. Jusque-là, les grands groupes n'avaient pas le droit de couvrir plus de 35 % des téléspectateurs américains. La FCC entend relever cette barre à 45 %. Deux networks ont déjà dépassé les 35 %, CBS (groupe Viacom) et Fox (News Corp, c'est-à-dire Murdoch). Une autre mesure décidée par la FCC inquiète nombre d'élus politiques : un groupe pourra désormais posséder un journal, une télévision et une r