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Libération
Critique

Des gamins et des flingues.

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publié le 18 septembre 2003 à 1h02

«En France, on roule à droite, alors, ce que je veux, c'est que vous teniez votre droite.» L'homme est assis sur une estrade. Face à lui, cent treize hommes et femmes, moyenne d'âge 25 ans, fiers d'avoir réussi le concours des gardiens de la paix, en formation pendant un an à l'école nationale de police de Draveil, banlieue sud de Paris. La caméra scrute les visages. Difficile de deviner ce que pensent ces jeunes gens. Ils écoutent ce formateur leur assener les règles de base de la vie d'un flic : «Alcool, tolérance zéro.» Idem pour le shit, pour l'endettement, deuxième cause de révocation, après le vol. Ils écoutent et, si ça se trouve, ils ne pensent rien. Pas encore.

Frédéric Brunnquell a suivi Mimouna (flic, elle en rêvait déjà gamine), Miguel (deux ans de fac, pas envie d'être prof, il a tenté le concours), Laurent (19 ans, arrivé à l'école avec ses doudous), Nadège (qui attend que la police lui donne de l'autorité) et Teddy (qui se fantasme en CRS) pendant cette année qui démarre par quatre mois intensifs, huit heures de cours par jour. Les futurs simples flics ingurgitent tout en vrac, ce que sont au juste la Direction générale de la police nationale et la définition de la discrimination (séquence croquignolette). Puis viennent les quatre mois de stage dans les commissariats du sud de Paris. Le terrain, espéré, craint. La caméra enregistre les réactions, les doutes, réels, touchants, de ces gamins à qui la République, en quelques mois, confie le soin de faire respecter