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Libération
Critique

Forçats de la culture.

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publié le 23 septembre 2003 à 1h05

Tandis que, vaille que vaille, le mouvement des intermittents du spectacle tente encore d'échapper au cercueil que lui a préparé le gouvernement, le Strip-Tease de ce soir vient à point nommé pour raconter, de l'intérieur, le quotidien des soutiers du théâtre. Dès les premières secondes, les présentations sont faites. Nous sommes en Guyane, où Serge, metteur en scène d'origine congolaise, accueille à l'aéroport une demi-douzaine de comédiens venus de Paris. Pourquoi la Guyane ? Parce que le fameux Serge aurait convaincu la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) locale de financer deux spectacles (deux pièces de Shakespeare) pour animer des ateliers théâtre dans des écoles de Kourou et de Cayenne. Et, plus tard, la compagnie devrait aller à Avignon. Mais, pour l'instant, Serge n'a pas d'argent et ne peut donner d'avance aux comédiens. Il installe la troupe dans une maison vide, drague un peu les filles et explique qu'en attendant, ils devront acheter les éléments de première nécessité. La scène du premier repas, les uns assis par terre, les autres sur des caisses en carton, le tout au milieu de chats faméliques, donne une idée de la suite des événements. Car, on commençait à le voir venir, Serge est un drôle de loustic. De mensonges en esquives, il parvient à faire croire à tout le monde que les choses vont s'arranger. «La Drac me mène en bateau», se lamente-t-il. La tension monte jusqu'au jour où Serge achète un rutilant 4 X 4 rouge. Stupeur, questions, nouveaux