Ils sont partout. Devant eux, les patrons de chaînes et les publicitaires frétillent. Et qu'importe si, comme il y a deux semaines, le modernissime Star Academy se fait écraser par le ringardissime Plus grand cabaret du monde de France 2, du moment qu'eux restent fidèles aux petits chanteurs à la noix de TF1 et Endemol. Eux, ce sont tremblez, croulants de plus de 16 ans les jeunes. Ces jeunes, que l'Institut de mesure d'audience Médiamétrie commence à sonder dès l'âge de 4 ans.
Problème, le jeune qui fait la pluie et le beau temps dans les programmes télé (et les rayons de supermarchés) est multiple : le lardon de 4 ans n'a rien à voir avec la lolita de 12 qui, elle-même, est très différente de l'ado torturé de 14. Seul point commun de ces terreurs du marketing : leur appétit de téléréalité. Qu'elle soit musicale (un tiers des 4-14 ans regarde Popstars et près de la moitié suive le prime-time de Star Academy), sadique (plus de la moitié d'entre eux a frémi devant Koh-Lanta et Fear Factor) ou matrimoniale. Si près d'un tiers des 4-14 ans a roucoulé devant Bachelor (1), ils sont 55,6 % à avoir choisi les turpitudes de Greg le millionnaire en guise d'histoire avant de dormir. Ce sont ces drôles de bestioles et leur passion pour la téléréalité qu'ABC +, une société d'études (lire ci-contre), a choisi d'ausculter.
«Se vider la tête». Le constat est là, la téléréalité, c'est l'opium du jeune. «C'est un attachement indépendant de notre volonté, c'est comme une drogue», dit Laura,