La silhouette de fauteuil devenu icône appartient à notre «inconscient» du design. Elle s'impose de toute sa structure aérienne en tubes d'acier; et de son assise en bandes de tissu parallèles. Mais on ne sait pas forcément que ce fauteuil fut créé par le Hongrois-allemand Marcel Breuer en 1925. Il se nomme le B3 à l'origine, puis le Wassily car il a été dessiné pour l'appartement de Wassily Kandinsky, au Bauhaus de Dessau. Son histoire devient alors une petite mythologie. Manifeste de la modernité, il est la mise en pratique de la rencontre entre l'art, la pensée, l'objet et l'innovation industrielle. Il repositionne l'«homo sedens» dans son nouveau culte du corps et sa volonté «de se reposer vite».
La semaine prochaine, la collection «Design» propose un autre objet. Une pièce qui ressemble à une chrysalide... Elle a été tellement copiée, jusqu'à la pacotille, qu'il faut rendre les lampes «Akari», en traditionnel papier washi et bambou, au sculpteur américano-japonais Isamu Noguchi. Réinterprétation dans les années cinquante de la lanterne japonaise, les Akari, pliables, aux multiples formes, dessinent ombres et lumières: «une lueur dans la nuit d'Hiroshima», explique Noguchi. Encore une légende.
Avec ces deux épisodes inédits, Arte poursuit une saga où figurent déjà le Leica ou la Vespa. Le clapotis pop de la machine à écrire Valentine d'Ettore Sottsass est attendu. Chaque objet-référence est disséqué par Danièle Schirman à travers un petit portrait du créateur, dans son pro