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Libération
Critique

Mobile homes sweet homes.

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publié le 6 octobre 2003 à 1h15

Les vacances au camping ont toujours divisé l'opinion publique en deux camps distincts. Il y a les inconditionnels, enchantés de passer un mois dans une guitoune géante avec duvets, sièges pliants, ronflements du voisin et pastis-merguez tous les midis. Et puis il y a les récalcitrants, épouvantés à l'idée de vivre des vacances comme des réfugiés kosovars. Ce documentaire est clairement destiné à la seconde catégorie. Sans se moquer tout à fait, les réalisateurs insistent, l'air de rien, sur les détails qui tuent. Un homme qui, chaque matin, sort un joli nain de jardin de sa caravane pour l'installer au bout de sa pelouse de cinq mètres carrés. Une femme qui chante à tue-tête toute la journée, couvrant les hurlements de Céline Dion qu'elle fait marcher sur son radio- cassette à pleins tuyaux. Le doyen du camping, un certain Lulu, 85 ans, qui a rebaptisé l'allée où il plante sa tente depuis plus de cinquante ans, «l'avenue des joyeux lurons». Ainsi va la vie, cet été 2003, au camping de Saint-Aygulf (Var)...

Pour autant, le documentaire s'attache surtout à raconter une jolie histoire en croisant les aventures tragi-comiques de deux groupes diamétralement opposés. D'un côté, une petite famille de la Loire dont le père, obsessionnel de nature, passe son temps à enquiquiner sa fille cadette et à se féliciter, jour après jour, d'avoir investi dans un mobile home. «C'est quand même appréciable», scande-t-il inlassablement. A l'autre bout du camping, une demi-douzaine de jeunes gens