S'il fallait reconnaître un mérite à l'équipe Bianchi sur le Tour 2003, ce serait d'avoir changé une citrouille en carrosse qui a bien failli faire passer Lance Armstrong sous ses roues. Julien Bertin s'est plongé trois semaines dans la poche kangourou de la formation germano-belgo-italienne. Pour nous dire quoi ? Qu'il s'agissait d'une citrouille d'une taille considérable et déjà primée dans les plus grands concours, puisque vainqueur du Tour 1997 et champion olympique à Sydney. Depuis une semaine, on sait que Jan Ullrich est retourné à la formation de ses débuts : Telekom. Cela ne change rien à l'intérêt de la chose, puisqu'il s'agit au fond de la peinture d'un champion qui n'a pas toujours été parfait.
Le modèle est roux. Joli garçon et le nez en trompette. «Une machine», selon le seul Italien de la Bianchi, Fabrizio Guidi. Mais ce qui ressort de cette intimité dans une équipe polyglotte, c'est que le vélo, c'est toujours beau, du moins tant qu'il est question de coureurs qui naissent dans les choux, et puis aussi que Rudy Pevenage, le directeur sportif, aime son Jan comme c'est pas possible. Il reste que Jan a bien failli décrocher le pompon, mais que le Tour s'est encore refusé à lui dans ce dernier contre-la-montre pluvieux au cours duquel le champion perdait tout espoir à la suite d'une longue glissade.
Que retenir de cette heure passée avec les Bianchi ? Que Jan est un chic type qui sait rire de ses malheurs : «T'as vu comment j'ai glissé ? On aurait dit Katarina Witt