Il porte toujours très beau à 70 ans passés, y compris sur... les timbres de la République du Niger. Clint Eastwood est l'invité de l'Actor's Studio pour un numéro inédit diffusé à l'occasion de la sortie en salles de son dernier et très beau film, Mystic River (Libération du 15 octobre). Un acteur-cinéaste consacré mais presque gêné par le portrait hagiographique jusqu'à l'absurde que dresse de lui l'animateur James Lipton. Cependant, la pompe du Jacques Chancel new-yorkais laisse heureusement la place à une conversation beaucoup moins compassée, l'ex-Dirty Harry se révélant aussi disponible que chaleureux.
Principe de l'émission oblige, il sera peu question des réa lisations d'Eastwood, mais beau coup de ses rôles et de son approche du métier d'acteur. Curieusement, James Lipton arrête le CV du beau Clint à son tandem avec un orang-outang dans Doux, dur et din gue... en 1978. Laissant de côté des rôles aussi essentiels que le chanteur de country tuberculeux d'Honkytonk Man ou le photographe romantique de Sur la route de Madison. Mais les 50 minutes passent d'une traite, grâce aux remarques blagueuses de l'invité qui, dans le traditionnel questionnaire de «Beurnarde Pivooot» en conclusion, s'avoue d'ailleurs admiratif devant «les personnes qui ont le sens de l'humour». A la question «si Dieu existe, que souhaiteriez-vous qu'il vous dise à votre mort ?», Clint Eastwood répond : «Bienvenue au Paradis, vous êtes ici à perpétuité et 72 vierges vous attendent.»
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