Menu
Libération
Critique

Les derniers jours de la bergère sans abri.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Malgré toutes ses maladresses et ses longueurs, ce documentaire de presque une heure et demie dégage un charme fou. Cela tient sans doute aux liens visibles qui, après sept ans de retrouvailles régulières, ont fini par se tisser entre les auteurs et les protagonistes. Une volonté d'aller au bout d'une histoire pas si fréquente dans la production documentaire.

Le film raconte l'amour de Véronique et Dominique, deux sans-abri qui se sont construits une cabane de fortune au fond du parc du château de Versailles. En 1995 puis 1996, Thierry Fournet et Patrick Schmitt avaient tourné ce sujet pour un 52 à la Une, l'émission de Jean Bertolino. Images saisissantes de Véronique, jolie femme aux faux airs de Françoise Hardy, le visage ravagé par la drogue et le sida, devant l'étang des Suisses. Elle fait paître ses moutons sur la pelouse, au milieu des promeneurs et des scouts. «Comme Marie-Antoinette», s'amusait-elle alors.

Le documentaire de ce soir commence avec Dominique, pendant l'été 2003. Il tient aujourd'hui une petite ferme avec des chevaux, en Normandie, et il dit tout le regret de ne plus partager sa «vie de liberté» avec Véronique. Flash-back en 1995, dans la cabane avec les amis qui passent, les coups à boire, la basse-cour, les chiens, le cochon, les bourgeois en jogging qui les regardent de travers ou qui viennent les saluer...

Au moment de sa diffusion, le reportage avait provoqué un immense élan de sympathie et Dominique et Véronique avaient reçu plusieurs propositions d'