Qui se rappelle encore de ce scandale parisien du XXe siècle finissant ? On ne peut que répéter aujourd'hui ce qu'on disait hier, à savoir que le manque de respect envers ses personnages, quand on veut accéder au statut de cinéaste, c'est ce qu'il y a de pire. Pire que des mauvais dialogues ou une mise en scène bâclée. Pour un cinéaste, en tout cas, c'est la pire des fautes de goût. Dans Nettoyage à sec, Anne Fontaine met en scène quatre ou cinq personnages raides et mal dessinés, qui ont toujours été désuets. Que sa province soit crédible ou non (elle ne l'est pas), ce n'est pas très important. Que ses petits-bourgeois ne cessent à aucun moment d'être des comédiens en stage chez madame pressing, ce n'est pas très grave non plus. Que l'ange exterminateur trop blond, venu les baiser l'un après l'autre sente son Pasolini à la naphtaline, ce n'est pas passible de la peine de mort. Ce qui est pire, c'est que personne ici, et sans doute encore moins la réalisatrice, ne s'est donné la peine de serrer les personnages d'un peu près, de les suivre, de les écouter. Même dans le pire des téléfilms, il y a un minimum de respect pour ce qui bouge devant la caméra.
Dans cette brocante du désir, ce cut-up salement naturaliste, Miou-Miou ne fait même pas mine d'éprouver de l'amour pour le trop beau Stanislas Mehrar. Où est le désir ? Où est le réel ? Faire le malin sur le dos de ses personnages, c'est ce qu'il y a de pire dans ce cinéma de l'épate pour petits-bourgeois, où seule Mathilde Sei