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Libération
Critique

Tranches d'humanité

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publié le 21 octobre 2003 à 1h28

Dans les années 90, la société de production et de distribution Magouric a donné un grand bol d'air au cinéma français avec ses «Décadrages». TPS CinéCulte consacre ses prime times de la semaine à cette stimulante collection de films qui a révélé les frères Larrieu, Alejandra Rojo ou Yves Caumon. Point commun : une durée inhabituelle, comprise entre 40 minutes et 1 h 05, mais considérée comme telle et exploitée avec une grande invention d'écriture et de forme.

Devant un film «Décadrage», on n'a jamais l'impression de voir un court métrage exagérément dilué ou un long métrage sauvagement amputé, mais bien un moyen métrage à la durée nécessaire. C'est un cinéma en liberté, tant par les sources d'inspiration (l'iconoclaste Luc Moullet, Rohmer sur le versant ludique) que par les lieux de tournage (beaucoup de plein air, et si possible en montagne). C'est particulièrement évident pour les films d'Alain Guiraudie, un Aveyronnais de 39 ans à l'accent et au verbe fleuris. Pas de soleil pour les gueux (diffusé demain) pourrait se définir comme un western du Larzac mettant aux prises des coiffeuses, des bergers courant après de drôles de bêtes nommées ounayes, des bandits en fuite et des chasseurs de primes philosophes. Quand Ce vieux rêve qui bouge (ce soir) raconte avec humanité les derniers jours d'une usine en voie de démantèlement. Bonus appréciable, chacun de ces deux moyens métrages serait suivi d'un court de Guiraudie, Tout droit jusqu'au matin et la Force des choses.

Jeudi, TPS