Menu
Libération

Redevance : la télévision publique à la diète

Article réservé aux abonnés
Les fichiers des télés payantes ne seront pas utilisés pour traquer la fraude.
publié le 22 octobre 2003 à 1h29

C'était trop beau pour être vrai. Le budget de France Télévisions devait augmenter de 3 % en 2004. Promesse du ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, à Marc Tessier, président de la télé publique. On sera finalement loin du compte.

La raison ? Le rejet, dans la nuit de lundi à mardi, par les députés, du croisement des fichiers de la redevance audiovisuelle avec ceux des opérateurs de télévision payante (Canal +, TPS, CanalSatellite, Noos...).

Tour de magie. Cette mesure de lutte contre la fraude devait rapporter 22 millions d'euros et permettait à Jean-Jacques Aillagon de faire un sacré tour de magie : pas d'augmentation de la redevance mais augmentation du budget de l'audiovisuel (1), simplement grâce à la traque aux resquilleurs qui prétendent n'avoir pas la télé tout en étant abonnés à une chaîne payante.

Face au refus des députés, après celui de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) qui jugeait le projet «contraire aux principes de la protection des données personnelles», le croisement des fichiers est abandonné. Résultat : le budget de France Télévisions ne devrait augmenter que de 2,3 %.

Maigre consolation pour Marc Tessier : les députés ont aligné la redevance noir et blanc sur celle de la couleur, considérant qu'une majeure partie des 120 000 à 130 000 personnes qui déclarent avoir un poste en noir et blanc ont également une télé en couleurs non déclarée. Cet alignement pourrait faire entrer environ 5,3 millions d