Menu
Libération

L'Etat, la presse et les partis appelés au chevet de l'AFP

Article réservé aux abonnés
Mobilisation syndicale à la veille de l'élection du président de l'agence.
publié le 24 octobre 2003 à 1h32

Une banderole est accrochée sur la façade de l'Agence France Presse. «L'AFP n'est pas à vendre», proclame le calicot, posé là hier par l'intersyndicale CFDT, FO, SNJ et Sud de l'agence. Allusion au projet de la direction de mettre en place un crédit bail-une sorte d'hypothèque-sur ce grand immeuble du quartier de la Bourse, à Paris.Ce projet de crédit-bail est devenu depuis quelques semaines le symbole de la double crise que traverse l'AFP. Crise financière : sa dette totale s'élève à 71,5 millions d'euros selon un document du cabinet d'audit A Prime, mandaté par le comité d'entreprise (la direction évoque pour sa part un «déficit cumulé» de 52 millions d'euros, et une dette de 10 millions). Et crise de confiance : l'intersyndicale, relayant le malaise d'un grand nombre de salariés, reproche au président de l'AFP, Bertrand Eveno, son «incapacité à définir une véritable stratégie pour l'agence».

Table ronde. Les syndicats affirment que les seuls projets concrets de la direction consistent à réduire la masse salariale, à hypothéquer l'immeuble et à remettre en cause le caractère «mondial» de l'agence pour la «recentrer» sur l'Europe. Ils ont demandé hier la réunion d'une table ronde «avec tous les intervenants» : non seulement la direction et les représentants du personnel, mais aussi l'Etat (qui représente, avec ses abonnements, 36 % des recettes de l'agence), la presse (à la fois cliente et administratrice de l'agence), et même les groupes politiques de l'Assemblée nationale