Nous pouvons assister ce soir à une expérience télévisuelle assez banale, et rarement emballante : la nouvelle tentative de fiction signée France Télévision. Comme d'habitude, il s'agit de créer un personnage récurrent attachant, et qui fasse de l'audience.
Après des précédents aussi pénibles que l'Agence coup de coeur ou Blandine l'insoumise, l'enjeu est assommant : arriverons-nous à tenir les 90 minutes dont dispose Clémence pour nous séduire ? Eh bien oui. L'histoire est simple : cette jeune quadra, juge d'instruction et femme récemment divorcée, découvre les joies du plaisir libertin (on est sur le service public, elle n'a donc que deux amants), tout en traitant les lourds dossiers de son cabinet, qui la font réfléchir à sa vie privée et vice versa. Ça vous rappelle Ally McBeal ? Gagné, les scénaristes français empruntant aussi à l'avocate américaine ses fameuses saynètes à fantasme. On découvre donc, en Clémence, une héroïne en proie à de belles imaginations : elle parle à son père (mort depuis des années), se fait courtiser par son huissier en marcel (en réalité tout habillé), se voit coiffée d'un bonnet d'âne après une énorme bourde nous seuls la voyons ainsi. Ces petites virgules oniriques, commentées en voix off par la «conscience» de Clémence, donnent à ce téléfilm une saveur toute piquante. Encore relevée par le tonus de l'héroïne : c'est d'une tornade qu'il s'agit, incarnée par l'actrice Elisabeth Vitali. Dont la beauté déstructurée et l'indéniable talent comiqu