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Libération
Critique

La légende de Moshe Dayan

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publié le 29 octobre 2003 à 1h35

Les bons modèles ne font pas forcément les bons tableaux. Ce portrait de Moshe Dayan, qui inaugure une série sur «les faucons et les colombes, les généraux israéliens en politique», en est la preuve. Un bon client, pourtant, que ce paysan, né dans les années 20 en Palestine, devenu une légende vivante après avoir conduit Tsahal au triomphe face aux armées arabes lors de la guerre des Six-Jours (juin 1967). Hélas, malgré les témoignages de sa famille, de ses thuriféraires comme de ses détracteurs, le téléspectateur reste sur sa faim : l'homme au bandeau noir garde entier son mystère.

Ainsi, on ne comprend pas comment et pourquoi ce soldat, qui a perdu un oeil lors de la Seconde Guerre mondiale, où il combattait pour l'armée britannique, a été propulsé chef d'état-major par David Ben Gourion après avoir été considéré par ses pairs comme un piètre stratège. Entre périodes de gloire et traversées du désert, on se perd aussi dans la chronologie de l'itinéraire tourmenté de Moshe Dayan.

Demeure la complexité d'un homme parlant couramment arabe, proche de ceux qu'on appelait alors les «Arabes de Palestine» (les images d'archives abondent en ce sens), mais appelant jusqu'à la veille de sa mort (en 1981, d'un cancer) ses compatriotes à ne pas lâcher «l'épée», sinon «nous mourrons». Un homme profondément attaché à la terre d'Israël, pour lequel l'archéologie était la continuation de la politique par d'autres moyens. Une façon, explique l'ex-femme de ce séducteur volage, d'affirmer : «No