«Franchement, ça m'énerve ! Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps parce que ça peut coûter cher à notre antenne !» Qu'est-ce qui peut bien rendre aussi colère Stéphane Paoli ? Deux minutes de trop. Deux minutes de publicité qui ouvrent sa «tranche matinale» sur France Inter, à 7 heures, juste après le journal. Depuis plusieurs semaines, déjà, les auditeurs se plaignent de l'inflation des messages publicitaires sur l'antenne du service public. Par des centaines de mails envoyés à la station, mais aussi parfois à l'antenne. C'est aujourd'hui le journaliste lui-même, animateur de la tranche, qui se fâche.
Rançon du succès des stations depuis deux ans ? Les annonceurs s'intéressent de plus en plus à France Inter et à France Info (55 % de la publicité va sur la chaîne généraliste, 27 % sur la chaîne d'info). Ce qui n'est pas du goût des fidèles du service public, clients de ces stations en grande partie pour leur spécificité d'être avares en publicité.
«Espace préservé». Or, l'année dernière fut celle du «grand bond» des messages publicitaires sur Radio France, selon les termes mêmes de Danielle Nizieux, directrice de Radio France Publicité, la régie interne de la maison. Cette régie, créée en 1986, a vu son chiffre d'affaires grimper en dix-sept ans de 45 millions de francs à 260 millions de francs aujourd'hui. La publicité représente maintenant 5 % du budget de Radio France. «Notre slogan envers les annonceurs, c'est : "De l'espace préservé !", précise-t-elle pourtant. C'