C 'est une version pour le moins tragique de l'arroseur arrosé: le cancérologue cancéreux. José Pinhero a adapté pour le petit écran le roman autobiographique de David Khayat, Ne meurs pas, dans lequel la star de l'oncologie française racontait sa relation quasi fusionnelle avec son mentor, le professeur Jacquillat. On y découvrait comment un jeune chef de clinique avait pu soigner en secret son grand patron victime d'une tumeur aux reins mortelle, avant de prendre sa succession.
Dans cette fiction aussi gaie qu'une unité de soins palliatifs, c'est l'ex-Gorille et toujours Navarro Roger Hanin qui incarne le mandarin, rebaptisé Dalembert. Question pathos, le scénario ne fait pas vraiment dans l'homéopathie, avec le grand docteur passant du côté des malades et découvrant ainsi que, pour être médecin tout-puissant, on n'en est pas moins homme. Dans cette overdose de bons sentiments, on retiendra toutefois l'intention louable de livrer, par le biais de la fiction, un plaidoyer pour une médecine humaniste et pour le droit du malade à mourir dans la dignité contre tout acharnement thérapeutique.
Roger Hanin se montre agréablement sobre, au point de se faire quasiment voler la vedette par Patrick Mille dans le rôle de son fils spirituel. On en profitera pour saluer les talents de composition de cet acteur-caméléon, aussi convaincant en interne en oncologie qu'il le fut en grande folle brésilienne dans les pubs Universal Music. A un petit détail près : quand Patrick Mille fait la tour