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Libération
Critique

Delon dans les grandes largeurs.

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publié le 7 novembre 2003 à 1h46

Le triomphe obtenu par Alain Delon avec son Fabio Montale, l'an dernier sur TF1, avait convaincu France 2 de rallier le monument national à la bannière du service public. Le transfert ­ rondement mené ­ a abouti, à partir de ce soir, à une série de trois fictions où l'acteur s'installe dans le rôle de Frank Riva, ex-pointure de la PJ de retour aux affaires après une parenthèse exotique de vingt-cinq ans. Autour de la nouvelle star cathodique, quelques vieux routards (Mireille Darc, Jacques Perrin, Philippe Leroy-Beaulieu...) assurent une figuration polie, une poignée de jeunes gens (Elsa Kikoïne, Cédric Chevalme) s'en sortent honorablement, tandis que la jeune et jolie actrice allemande Sophie von Kessel tente courageusement d'incarner le supérieur hiérarchique de Delon-Riva, en dépit d'un doublage du plus haut comique.

Une bonne demi-heure après le début de cette histoire qui sent le réchauffé (une vengeance entre flics et truands de la vieille école), l'ennui et l'incompréhension gagnent équitablement personnages et spectateurs. Dans le film, personne ne comprend pourquoi, au juste, ce flic sexagénaire qui sirotait des cocktails au bord d'une mer turquoise est obligé de rempiler à la succursale parisienne de la maison Poulaga. Pendant ce temps-là, impeccablement synchro, le spectateur s'interroge sur les raisons qui poussent Delon à revenir devant une caméra de télévision. Sans doute est-il convaincu que sa présence à l'écran garantit son succès populaire (cf. Montale) et,