Scandale et révolution télévisée. Lors du lancement de The Shield aux Etats-Unis, l'an dernier, les annonceurs étaient tellement effrayés par le ton ultraviolent de cette nouvelle série policière qu'ils commencèrent à retirer leurs pubs de FX, la chaîne diffuseuse. Il faut dire que le personnage principal de The Shield, Vic Mackey (Michael Chiklis), est un antihéros absolu, un hors-la-loi malgré son écusson de flic, qui dépasse en turpitude les plus grands méchants de l'histoire des séries, les JR Ewing, Alexis Carrington ou, dans un autre genre, Tony Soprano.
Après quelques semaines de flottement, les excellentes critiques, conjuguées à l'engouement grandissant des téléspectateurs, ont sauvé le show d'une disparition prématurée. Mais la polémique continue, pour le plus grand bien de FX, une anonyme chaîne câblée appartenant à la Fox et jusque-là spécialisée en rediffusions. Quand une association familiale décrète que The Shield est «la série la plus obscène et la plus crue jamais diffusée», ça provoque une explosion d'audience. Lorsque The Shield est nominé trois fois aux Emmy Awards 2002 (les oscars de la télé), et que Chiklis remporte, contre toute attente, la statuette du meilleur acteur, le doute n'est plus permis : on tient là un nouveau monstre télévisé.
Flic voyou. The Shield se déroule à Los Angeles, dans l'enfer banal des rues (drogue, meurtres, pédophilie, etc.), plutôt que dans l'angélique enclave de Beverly Hills. Pour faire son métier, le détective Vic Mackey pen