Le titre du documentaire est plus qu'un clin d'oeil au film de Claude Sautet. Il renvoie aussi l'oeuvre de chanteurs soudés par une amitié invisible au style du cinéaste. Baignées par une forme de réalisme, les chansons-synopsis de Vincent Delerm, Bénabar, Keren Ann, Mathieu Boogaerts, Sanseverino et Carla Bruni captent leur époque comme jadis la «nouvelle» chanson française de l'après-1968.
Durant un mois, Laurent Thessier a suivi cette génération d'auteurs-compositeurs-interprètes dans des cafés, trains et maisons mais surtout sur les scènes où ils se produisaient l'été dernier. Pour la plupart encore peu exposés aux médias, ils dévoilent là leurs secrets de fabrication, influences et autres parcours du combattant. Pas besoin de voix off pour comprendre ce qui se passe lorsque Jean-Louis Trintignant encourage Vincent Delerm au gigantesque Paléo Festival suisse. Ou lorsque Claude Nougaro salue Bénabar en coup de vent. C'est leurs débuts qu'ils revoient dans le trac, les trous de mémoire et notes fragiles de ces jeunes artistes.
Sur son lit à baldaquin, apeurée par cette minuscule caméra dont elle ne contrôle pas les mouvements, Carla Bruni fait le lien entre deux générations, deux écoles, deux métiers. Plus ouverts à la confidence, Sanseverino dit ses origines italiennes en préparant des pâtes, Vincent Delerm confie qu'il fut une sorte d'attraction au lycée. Il parle également de son dernier passage chez le coiffeur (en sixième après avoir découvert le look du groupe A-HA), e