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Libération
Critique

Choses secrètes

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TPS Ciné culte, 18 h 50.
publié le 20 novembre 2003 à 1h58

Il y a des jours comme ça, on commence une phrase et on ne la finit pas. Quelle était la question, déjà ? Quelles sont les mille et un détours auxquels s'offre le cinéaste Brisseau dans ses films ? Dans les Savates du Bon Dieu (superbe film déconcertant, qui repasse demain à 11 h 50), les détours que Brisseau s'inflige avec un plaisir polymorphe non dissimulé, ce sont ceux du conte initiatique. Vous voulez du rêve, de l'amour, du désenchantement ? Vous voulez du cinéma, en plus ? Eh bien, il vous faudra passer par le corps d'un marabout de quartier, prêt à vous désinterpréter l'histoire que vous suivez du bout du coeur, prêt à vous désenvoûter l'imaginaire. Qu'un charlatan aussi exotique, aussi noir de la tête aux pieds, s'acharne à casser un bout du rêve hollywoodien, n'est-ce pas mignon ? N'est-ce pas tordu ? Vous n'êtes pas d'accord ? Tant pis pour vous. Fincher et Bonello sont sans doute mieux ajustés à vos baskets. Et puis, ce n'est pas grave, on ne jouit pas à tous les coups. Dites-vous que ce sera pour la prochaine fois.

Qu'est-ce qu'on disait, déjà ? Ah oui. Choses secrètes est un film qui s'offre sans détours à son sujet. Mais c'est quoi exactement son sujet ? Tout est dans le titre. Il s'agit de choses cachées depuis l'aube du monde. Comment une femme jouit-elle ? Par où ? Et puis ­ là c'est vraiment drôle ­ jouit-elle vraiment ? Une créature qui fait tant de bruit que ça en prenant du plaisir, en prend-elle vraiment ? Et si c'était une simulatrice ? Le plaisir à jo