Bordeaux envoyée spéciale
Les quotidiens français sont très chers. Deux fois plus qu'en Grande-Bretagne. Ils sont difficiles à trouver, particulièrement à Paris qui manque de plus en plus de kiosques, mais aussi dans certaines zones rurales. Quant à leurs ventes, elles fondent. Au point que, depuis la Libération, les quotidiens ont perdu près de 30 % de leur diffusion alors que, dans le même temps, la population a augmenté de 50 %. Tel est le tableau particulièrement noir dépeint hier par le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon lors du 14e Congrès de la presse française à Bordeaux.
Et, face à cela, que font les pouvoirs publics ? Si le ministre promet que, l'an prochain, les aides à la presse, directes et indirectes, devraient être maintenues (164,5 millions d'euros en 2004), de même que la subvention de l'Etat au transport postal de la presse (290 millions d'euros), il renvoie aussi clairement la balle dans le camp des éditeurs. A eux de définir ensemble ce que devrait être un plan national pour la presse, que l'Etat souhaite et promet d'accompagner. A eux de reconquérir leur lectorat, notamment les jeunes. Le conseil du ministre : saisir l'opportunité prochaine de l'ouverture à la presse de la publicité télévisée. Aux éditeurs aussi de plancher sur la fonte des points de vente de presse. Même si, là, le gouvernement fait un geste : les diffuseurs devraient bénéficier d'abattements sur leur taxe professionnelle. A eux, enfin, de décider si oui o