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Libération
Critique

Chronique d'une misère noire

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Une série médicale inédite signée de l'intarissable Stephen Bochco.
publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Il faut avoir l'inébranlable culot de Steven Bochco pour lancer, en 2000, une série «médicale» alors que la surpuissante Urgences est au sommet de sa gloire. Dans un quartier pauvre de Los Angeles, l'hôpital Angels of Mercy tente de soigner et d'accueillir toute la misère du monde. Avec des moyens dérisoires, des restrictions budgétaires drastiques et un personnel soignant approximatif, un chirurgien (Blair Underwood), une directrice médicale (Vivica Fox) et une poignée de médecins se bagarrent pour assurer un service minimum. Dans ce premier épisode, un chef de clinique porté sur la bouteille fait le zouave avec un cadavre, un malade atterrit par erreur à la morgue et une vieille femme refuse de se faire opérer car elle ne veut pas que ses petits-enfants soient placés dans un foyer. Pendant ce temps, clochards, junkies et autres paumés font la queue pour un médicament.

Le quotidien d'un groupe face à un contexte social en pleine déconfiture, tout cela porte la signature d'une chronique à la Steven Bochco. Devenu célèbre dans les années 80 grâce à Hill Street Blues, après s'être fait la main sur des séries comme l'Homme de fer ou encore Columbo, Bochco a décliné sa méthode (ensemble show) sur tous les tons. Après le commissariat du Capitaine Furillo, il a raconté les tribulations d'un cabinet d'avocats (L.A. Law), d'une équipe de base-ball (Bay City Blues), d'un cabinet juridique (Murder One) avant de revenir au commissariat avec l'immortel NYPD Blues. Depuis lors, la gloire