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Libération
Critique

«Disparition», éternel retour à Roswell.

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Produite par Spielberg, une mini-série de science-fiction qui tient plutôt bien la route.
publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Une idée reçue veut que chaque incursion de Steven Spielberg sur le territoire des créatures de l'espace se traduise mécaniquement par un immense succès populaire. Ce dimanche, Canal + diffuse le premier des dix épisodes de Disparition (Taken, en VO), série signée Spielberg et diffusée l'an dernier sur la chaîne câblée américaine Sci-Fi Channel, réunissant au passage quelque 6 millions de spectateurs. Cette fois, le réalisateur de Rencontres du troisième type et ET s'est contenté de produire et de superviser, laissant la responsabilité du scénario à Leslie Bohem, un de ses proches, et la réalisation à un bataillon d'exécutants de luxe dont, pour ce premier épisode, Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse), qui doit avoir besoin de nourrir sa famille.

Le point de départ de Disparition s'appuie sur une légende tenace : le 8 juillet 1947, un engin venu d'ailleurs s'est écrasé dans le désert du Nevada, à Roswell. A bord, une poignée d'individus chétifs à grosse tête comme dans, jadis, une impayable émission de Jacques Pradel. On suit un demi-siècle de la vie de trois familles dont le destin est lié à cet événement. Disparition met en scène les témoignages de ceux qui ont attendu le débarquement massif des gens de l'espace (les believers) et, surtout, de ceux qui prétendent avoir été enlevés par des extraterrestres. Nous voilà face aux tourments de gens simples et héroïques (comme toujours chez Spielberg), considérés comme cinglés par le reste de l'humanité. Spielberg recycle des